Le monarque est le « papillon de l'asclépiade », étant donné l’importance de cette plante pour la survie et le développement de l’insecte. L’asclépiade procure au monarque nourriture et abri pendant la majeure partie de son cycle de vie. De plus, en mangeant les feuilles toxiques de cette plante, le monarque devient un véritable poison pour ses prédateurs.
Comme les autres papillons, le monarque subit plusieurs transformations après l’éclosion : chenille (ou larve), chrysalide (ou pupe), papillon adulte. Les oeufs éclosent après trois à cinq jours.
L’oeuf produit une chenille qui atteindra la taille d’environ 5 cm (2 po) en une quinzaine de jours. Pour une cinquième et dernière fois, elle mue et s’attache la tête en bas à une brindille. Ensuite, elle se départit de sa peau et forme la chrysalide en quelques heures. C’est là que la chenille se transforme en papillon en environ deux semaines. Un adulte vit de 3 semaines à 7 mois, selon la génération et la saison.
Il existe deux populations distinctes de monarques en Amérique du Nord. Les monarques de la population de l’Est se reproduisent à l’est des Rocheuses et migrent au centre du Mexique. Ils y passent l’hiver dans les forêts de sapins des hautes montagnes. Des millions et des millions de monarques volent quelque 4000 km (2 480 mi) pour s’y rendre. En 1975, des scientifiques ont suivi leur migration et découvert leurs quartiers d’hiver au Mexique, un secret que les habitants de cette région étaient les seuls à connaître.
Les papillons de la population de l’Ouest se reproduisent à l’ouest des Rocheuses et passent l’hiver dans des bosquets le long de la côte californienne.
La survie des monarques est menacée. Au Canada et aux États-Unis, l’agriculture industrielle et l’usage d’herbicides transforment les prairies parsemées d’une multitude de fleurs en champ de monoculture. Privés de leur habitat d’été, les monarques ne peuvent plus se reproduire et survivre à leur migration. Au Mexique et en Californie, des menaces encore plus grandes pèsent sur eux : on coupe les arbres et détruit leurs aires d’hivernage malgré les efforts de conservation. Comme de grandes populations se réunissent en quelques sites pour hiverner, la perte d’habitat peut se révéler dévastatrice.
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